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Poèmes
extraits du recueil "La lente et simple passe des jours"
de Georges Garillon La simple et lente passe du jour ~ Mon coeur de naguère ~ Au bout de mes doigts ~ Mon grand-père paysan ~ Autoportrait à la pointe sèche ~ Un oiseau d'amitié ~ L'adolescence aux yeux de mûres sauvages ~ |
Au bout de mes doigts
Au bout de
mes doigts meurtris par le temps
je sentais la chair des choses charnelles
où frémissaient le sens et le songe,
la douleur et l'harmonie du monde
Au bout des
mes doigts bronzés d'argent
je sentais la beauté des choses belles
écloses dans les remous de pétales
des aurores d'ivoire et d'or
Au bout de
mes doigts gantés de boue
je sentais la laideur des choses laides
aux parfums de fanges funèbres
dans les grimaces des marais du néant
Au bout des
mes doigts ardents de feu
je sentais l'amour des choses amoureuses
chaude toison de soie et flammes de fourrure
où je plongeais mon corps avec volupté
Au bout de
mes doigts de roses mystiques
je sentais l'âme des choses de l'âme
qui faisait miroiter mes mains
comme des rayons à colorer les jours