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Poèmes
extraits du recueil "La lente et simple passe des jours"
de Georges Garillon La simple et lente passe du jour ~ Mon coeur de naguère ~ Au bout de mes doigts ~ Mon grand-père paysan ~ Autoportrait à la pointe sèche ~ Un oiseau d'amitié ~ L'adolescence aux yeux de mûres sauvages ~
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Autoportrait à la pointe sèche
Le teint
de cuivre andalou
Le sourire de sang d'or
L'oeil vert des fièvres et des rumeurs
de ruisseaux remués de soleils poissonneux
Résigné comme une étoile éclatant
d'incertitude dans les trombes
de verbes épars et sans fin
Patient comme ces feux jamais éteints
embrasant les tumultes millénaires
Fidèle aux sèves neuves des herbes,
aux fleurs de soufre des aubes
Attentif à ces cris étranglés
de l'humanité dans le houle des hommes,
avec cette lucidité tragique de l'espérance,
nageant dans les éventails lunaires
des oiseaux des eaux,
craquant et se brisant
comme un verger de mythiques mirabelliers
dans les beuglements des vents d'occident :
me voici, faible et fou de l'enfance,
me noyant dans les larmes bienheureuses
de ma religion,
la poésie
