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NYMPHETTE


L'aurore a-t-elle seulement vu ta naissance,
Ou trop jeune tu ne connais que la lumière,
N'ayant encore aperçu la nuit, tu es vierge
De toute frustration d'interdites jouissances?

Métissée de la nuit et du jour, tu parais ;
Les charmes de ta féminité embellis
Par ces traits insolents, ce regard insoumis,
Beauté originelle empruntée aux déserts.
Cette jungle d'ébène ne coula sous les flots
Des vents obéissants, caressant ton visage,
Offrant à mon esprit le souffle de l'image
De la fleur respectée, dans mon nouveau tombeau.

Il ne me retient pas à la force de chaînes,
Mais me tient par de bien plus cruelles entraves :
Morales et principes, qui me font leur esclave,
Conscience trop amère, des années qui me gênent
Et t'éloignent un peu plus de la prémonition
De t'avoir fait mienne, par le fruit de passions,
Une reine des monts inconnus de l'Atlas,
Ne gardant pas du temps passé la moindre trace.

Es-tu mortelle, sous cette apparente jouvence?
N'es-tu vivante que pour narguer mon esprit
Tourmenté de connaître l'indigne insouciance
D'avoir cru, un instant, pouvoir fuir les principes?
Vieilliras-tu pour rejoindre mon agonie,
Une mort dont les pas sont de plus en plus proches?
Renonceras-tu au doux silence des cloches
Qui sonneront bientôt l'existence finie?

Mais tu pars...où t'enfuis-tu, te moquant ainsi?
En mes rêves dont tu hantes le désespoir,
En ces ombres incertaines, qui parcourent ma vie.
Non, en réalité, tu restes...c'est moi qui pars,
Emporté par le temps qui ne cessera pas,
Obligé malgré moi de suivre ces murs.
Ce chemin s'enfonçant, ta clarté s'en ira
Pour ne voir que ma chute, au défunt crépuscule

Simon


Les poèmes d'amour