@rc~en~ciel
 

Des girofles


J'étais animée depuis mon enfance d'un instinct de liberté, d'un besoin de vivre toutes les secondes de mon existence intensément. Poussée par mon goût de l'errance accentué d'une curiosité insatiable je me décidais à réaliser mon rêve le plus fou : Partir m'enfoncer dans le désert, dans les sables d'Oman. Quelle sensation mes amis !

Quelle leçon d'humilité face à l'horizon infini..... Je fût rassurée de voir au loin un homme courir. Il se dirigeait moi. Je lui crie : "Pourquoi courir dans le désert ?".

Il me répond continuant sa course effrénée : " Le soleil est ardent, le sable incandescent. Mes pieds nus ne peuvent le supporter qu' un dixième de seconde, me voilà donc obligé de courir à droite, à gauche, tout droit. Mais où aller ? Avancer, toujours avancer. Je me sens de plus en plus fatigué, exténué mais je ne peux pourtant m'arrêter ni diminuer ce rythme d'enfer."

L'homme se met alors à effectuer de grands cercles autour de moi et continue ainsi.

Parfois à l'image de mes illusions je crois voir une porte, une sortie dans ce désert labyrinthe. Je pointe vers cet espoir de pouvoir enfin m'échapper. Mais au dernier moment, là quand je peux poser mes doigts enfin sur ce refuge..... PUFF ! Il s'évapore, disparaît, se volatilise. Mes espérances sont ainsi. Un objectif, un espoir donnent à mon coeur un peu de joie et puis PUFF ! Mes illusions se désagrégent. Toujours avancer pourtant. Toujours en espérant enfin trouver la sortie, ne pas s'arrêter, jamais ... !

Telle est mon existence faite d'espoir et de souffrances car comme mes petits pieds meurtris, brûlés, craquelés, mon âme se désagrège. A chaque espoir déçu dans cette errance interminable elle se fendille se craquelle encore . Avancer pourtant."

Je lui réponds : " Tes espérances ne sont que des chimères."

L'homme s'éloigne un peu, puis revient vers moi, le bras tendu pour me toucher.

Lorsqu'il put enfin poser sa main sur mon bras il disparut.

Laure B.


 

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