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Pour les amoureux de poésie et de littérature

Qui est l'auteur ?

 

De sa naissance rurale, Georges Garillon, mon père, a gardé au plus profond de lui un congénital et authentique attachement aux choses de la nature et une sensibilité exacerbée quant à l'époque de son enfance. Lorrain, originaire de la Vôge, ce pays de collines, de forêts, de prairies, de ruisseaux, il a vécu l'éloignement de sa région natale comme un exil et comme une plaie ouverte et jamais refermée en son coeur.

Après l'obtention du bacchalauréat, il sera instituteur dans les Vosges. Déjà la passion de la poésie le dévorait. Alors que je n'étais qu'une petite fille, mon père publia en 1966 son premier recueil de poème "Mots de chair".

Puis il partit enseigner trois ans en Algérie. A son retour, ayant entrepris quelques études de droit, il entra à l'Ecole Nationale Supérieure de Police de St Cyr au Mont d'Or (Rhône). Et ce fut pour lui, jusqu'à sa retraite, une carrière de commissaire de police à Paris et en banlieue parisienne ; ce qui ne le détourna pas de sa vocation de poète et, malgré le poids des responsabilités attachées à sa fonction, il ne cessera point d'écrire. Ainsi publiera t-il "Odes" en 1990, plaquette de poèmes qui se verra récompensée en 1991 du Prix spécial du jury "Plumes de Vair", prix décerné sous l'égide de la Fédération Départementale des Foyers Ruraux des Vosges.

A l'occasion de la sortie officielle de "Vosges de mon enfance", premier tome rassemblant, sous forme de récits, ses souvenirs d'enfance, un article de journal "La liberté de l'Est" recueillera ainsi ses propos : "Mes racines sont à St Baslemont (le village où il a vécu son enfance et son adolescence), que j'ai quitté pour la ville quand j'avais dix-huit ans. On a toujours la nostalgie de sa campagne, de son pays natal". Ce livre (qui ne fait l'objet pour le moment que d'une diffusion régionale) évoque le terroir en un temps ancien, parfaitement inconnu des jeunes d'aujourd'hui, un monde rural révolu que rythmait la succession des saisons, une vie simple d'hommes simples, une nature encore vierge, une époque qui ne connaissait ni l'agriculture industrielle ni la vitesse.

Le recueil de poèmes "La lente et simple passe des jours" illustre ce mode vie simple évoqué ci-dessus, ce mode de vie où les paysans vivaient en harmonie avec cette nature qui les trahissait parfois, mais qu'ils savaient apprécier lorsqu'elle se montrait à leur égard féconde et généreuse. Comment oublier cette joie qui illuminait ces êtres humbles à l'occasion des fêtes de village, de ces bûchers dressés à la Saint Jean d'été ! mais où se sont en allés tous ces rires d'enfants et de villageois ? en allées aussi ses histoires que l'on se racontait à la veillée, près d'un feu convivial, quand dehors l'hiver étreignait la campagne ! disparu également ce temps doré des moissons ; à jamais envolé ce temps de vivre paisiblement, rudement, laborieusement, à l'écoute des saisons et des traditions ...

Mon père, original à sa façon, sait jouer des mots comme d'une musique, moi à mon piano, lui tenant son porte-plume, nous pourrions ensemble composer une belle symphonie ! Symphonie où les mots, les phrases, les vers, les notes se répondraient dans la nef de notre âme unanime. Bien que différente de lui et tout en étant autre, je suis à son image ...

Mon père, Georges Garillon, n'est qu'un être humain comme les autres mais parce que je suis sa fille, je sais qu'en nos veines coule le même sang, qui m'a faite de lui ce que je suis ...

Un poète n'est un poète, mais celui-là est un poète qui fend l'âme ... alors écoutez sa musique, il n'en existe pas de plus claire et de plus chantante ...

@rc-en-ciel