@rc~en~ciel
 

 

* Aphrodite & Apollon

  Un grondement sourd à peine rythmé par les pas de Apollon embrumait Venise. Celui-ci se mit à chanter doucement, puis de plus en plus fort, mais cessa de peur d'être ridicule. Apercevant la photographie d'un palmier, il se prit à rêver à un voyage, un long et beau voyage... aux côtés de celle qu'il rejoignait. Après avoir longtemps marché, il arriva enfin devant la maison.


  Il frappa énergiquement. Des pas se firent entendre et une angélique voix chanta :
  - Qui est là ?
  - C'est Apollon ! répondit celui-ci.
  - Je ne connais aucun Apollon ! dit la voix.
  Il y eut un silence.
  - C'est toi, Aphrodite ? fit Apollon.

  La porte s'ouvrit soudain ;

  - Mais oui c'est moi, mon Apollon ! Je t'ai bien eu.

  Il allait protester, mais elle ne lui en laissa pas le temps ;

  - Entre, dit-elle.

  Apollon pénétra dans la salle à manger avant de se laisser choir dans un fauteuil.
  Il ferma les yeux et bâilla.

  - Viens sur mes genoux, dit-il à Aphrodite. Je vais te raconter quelque chose.

  Celle-ci obtempéra et fit comme si elle ne se doutait de rien. Mais elle savait exactement ce qui allait se passer. D'ailleurs, elle ne fut pas sitôt près de lui qu'il la serra dans ses bras et se mit à l'embrasser fougueusement. Peu après, elle le regarda et lança :

  - Tu es tellement prévisible que tu en es touchant !
  - Ah oui ? fit Apollon. Ça, c'est ce que tu crois. Car j'ai la preuve du contraire.
  - J'aimerais bien voir ça !
  - Viens, je vais te le dire en secret... dit-il.

  Mais Aphrodite, pas dupe, se jeta sur lui avant qu'il n'ait eu le temps de tenter quoi que ce soit, et l'embrassa à son tour.
  Ils se regardèrent. Apollon approcha sa bouche de l'oreille de Aphrodite et chuchota :
  - Je t'aime...

  Bien sûr, il lui avait déjà dit qu'il l'aimait. Bien sûr, il lui avait dit des milliers de fois. Mais ce sentiment était toujours le même. Il voulut le lui dire.  
  - Ça y est... cela fait déjà un an... cela fait une année, une année que la foudre m'a frappé... cela fait un an que nous-nous sommes rencontrés. Et j'ai toujours su que c'était toi l'amour de ma vie. Et ce, malgré mes aventures passées.

  - Il en est de même pour moi, mon chéri, déclara Aphrodite. Personne ne pourra remplacer ton si beau sourire. Tu es unique, grâce à plein de petites choses. Personne n'a ta démarche, personne n'a tes cheveux, personne n'imite aussi bien que toi le cri du goéland. Personne ne connaît l'histoire de Venise aussi bien que toi. Personne à part toi ne m'a jamais dit que j'étais gracieuse. Bref, personne à part toi ne mérite d'être dans mon coeur.
  - Ma puce... Aphrodite...

  Mais il ne put continuer. Une fois de plus, leurs lèvres se rejoignirent. Ils déliraient presque tant la fièvre les gagnait... ils étaient en haut d'un boileau, en train de s'aimer à l'air libre. Près d'eux, G. Vieilledent chantait ''Ode Des Mers'' en les regardant. Comme frappé d'un coup de foudre, Apollon fasciné eut à peine le temps d'apercevoir, dans un éclair, comme dans une toile de Picasso, Aphrodite réincarnée en sirène... Ecume bouclée, vagues ébouriffées, ciel baigné de nuages qui font cligner la lune, commissures nacrées de lèvres de coquillages, le sourire émaillé de corail blanc, la voix lactée et les seins nus étoilés de mer... tout disparut lorsque Apollon rouvrit les yeux.
  - Je voudrais t'épouser, dit Apollon.
  Aphrodite tressaillit.
  - Pardon ?
  - Je t'aime. Je veux t'épouser. Veux-tu être ma femme, Aphrodite ?...
  Leurs lèvres tremblaient.
  - Oui ! Murmura-t-elle.
  Ils discutèrent toute la nuit. Ils parlaient de tout, de rien.
  - Tu sais, c'est drôle, dit Aphrodite, car hier matin, Le Corbeau a tenté de me séduire.
  - Non, c'est vrai ?
  - Oui et comme je lui disais que c'était toi, l'amour de ma vie, il m'a répondu que je perdais mon temps et que je serais bien plus heureuse avec lui.
  - Ça ne m'étonne pas de lui, il a toujours essayé de gâcher ma vie privée.
  - Heureusement je lui ai dit ceci :
'' Le jour où tu seras un tant soit peu civilisé, mon petit bonhomme, tu apprendras que mon Apollon est plus bohème que n'importe qui. Et tu ne lui arrives pas à la cheville. ''

Puis ils se promirent de s'aimer éternellement et l'éternité commença pour eux.

Baby

Octobre 2002

 jenny.marty@tiscali.fr 

http://groups.msn.com/LesamiesArtistes/
 * Poètes, Peintres, Musiciens, Ecrivains *
http://board.quick-web.com/?login=baby
           * Mon forum de Poésies *          
http://www.ifrance.com/mazoneamoi/baby/
             * Mon site de Poèmes *

 " Une fleur qui s'ouvre ne fait pas de bruit.
Tout comme le vrai bonheur chemine à pas feutrés.
"



Nouvelle du même auteur :
L'envolée des mots

 

Retour à l'accueil